Présentation
Historique
Légende algérienne : La princesse Khdaoudj El Amia
Quelle belle histoire, à la fois triste et émouvante, que celle de Khdaoudj, la fille cadette de Hassan Khaznadji !
Comme Narcisse, qui se noya à force d'admirer son reflet dans la rivière, la belle Khdaoudj, passant le plus clair de son temps à se contempler dans un miroir, se creva les yeux, plongeant à jamais dans l'obscurité.
Selon la légende, Khdaoudj était une jeune princesse que la nature avait largement gâtée. Elle était la fille adorée de Hassan Khaznadji, le trésorier du Dey Mohamed Ben Othman.
On raconte qu'à force de s'admirer des heures durant, dans son miroir, elle en devint aveugle. Depuis, dans les familles algéroises, lorsqu'une fille est trop coquette et passe beaucoup de temps à se pomponner, on n'hésite pas à lui rappeler le triste sort de cette jolie princesse.
Pour lui garantir une vie décente, suite à ce handicap, son père Hassan Khaznadji acheta, en 1789, un magnifique palais à la Casbah d'Alger à sa fille adorée. Cette demeure ottomane qui abrite aujourd'hui le musée national des arts et traditions populaires (9, rue Mohamed Akli Melek) est un pur joyau architectural.
C'est là, qu'aurait vécu Khdaoudj El Amia jusqu'à la fin de ses jours, sans jamais pouvoir admirer les carreaux de faïences de Delf, ni le bois de rose, ni les colonnes en marbre... Dar Khdaoudj servit de lieu de séjour à Napoléon III, lors de sa visite à Alger en 1860. En 1961, ce palais fut aménagé en musée des arts et traditions populaires. Il accueille quotidiennement un flot de visiteurs, ravivant ainsi le souvenir de la belle Khdaoudj El Amia.
Musée national des arts et traditions Populaires
Du Palais Khdaoudj el Amia
Situé au cœur du vieil Alger, précisément dans le quartier Souk el Djemaa - marché du vendredi- non loin de la mosquée Ketchaoua, le Musée Public National des Arts et Traditions Populaires, connu sous le nom de Dar Khdaoudj el Amia (Khdaoudj l’aveugle), est l’un des principaux monuments historiques de la Basse Casbah, ce périmètre était connu à l’époque sous le nom d’el Djenina.
Il est difficile de fixer avec exactitude la date de la construction du palais, Lucien Golvin la situe aux alentours de 1570, en attribuant l’initiative à Yahia Rais, un officier de la flotte algérienne, alors que d’autres sources attribuaient sa construction à Hassan Kheznadji, trésorier du Dey Mohamed Ben Othman, il l’offrit à sa fille Khdaoudj, il aurait entre temps acquis d’autres bâtisses attenantes et fit agrandir le palais. Selon la légende, Khdaoudj perdit la vue à force de se contempler face à son miroir, d’où le nom du palais.
Certains documents laissent entendre que les héritiers de Khdaoudj, Omar et N’fissa, enfants du Dey Hossein occupaient ce beau palais jusqu'à l’intervention française.
Dès cette époque, le bâtiment est affecté comme siège de la première mairie d’Alger. Il a servi ensuite d’habitation aux hautes autorités françaises, le Sous- Directeur de l’intérieur étant le premier à y loger. Par la suite le Procureur Général d’Alger s’y installe, auxquels succèdent des fonctionnaires du gouvernement français, il fut même un cadre à l’organisation de grandes réceptions, les illustres convives furent l’Empereur Napoléon III et son épouse Eugénie Monthirot.
Au Musée des Arts et Traditions Populaires
En 1947, le Gouvernement Général de l’Algérie, oriente la destinée du palais vers un service Technique de l’Artisanat, la direction fut confiée à Lucien GOLVIN, grand spécialiste du domaine de l’artisanat, notamment celui de Tunisie et d’Algérie. A cette occasion furent institués les ateliers de Broderie et de Couture au sein du palais. Des concours du meilleur artisan y furent organisés afin d’encourager les artisans. Cette dynamique a initié des expositions permanentes des Arts Populaires Algériens, montées au sein de cette structure. A la veille de l’indépendance de l’Algérie, en 1961 le palais est érigé en Musée des Arts Populaires, ultérieurement, le décret 87-215 du 27 Septembre 1987 consacrera son statut de Musée National des Arts et Traditions Populaires.
Le musée - palais Dar khdaoudj el amia propose au public une découverte thématique d’œuvres exceptionnelles, il conserve et expose un riche mobilier, le fonds se répartit en plusieurs collections, lesquelles couvrent toutes les régions du pays. La caractéristique du patrimoine sauvegardé au sein du musée réfère en majorité à la vie quotidienne et aux matériels techniques des métiers traditionnels.
En plus des objets, l’édifice en lui-même est un chef d’œuvre de l’architecture mauresque, malgré les transformations apportées à l’édifice au cours des siècles, sa beauté originelle continue à exercer sur nos sens l’émerveillement et la sensibilité esthétique propres au style médiéval maghrébin.